- Peux-tu te décrire en quelques mots ?
Je suis Antoine Carbonne. J’ai passé mon adolescence en banlieue parisienne après une enfance passée à voyager avec mes parents, au Sénégal puis en Écosse. Les souvenirs de ces voyages, bien que flous, m’ont amenés à ne pas me sentir à ma place.
Assez tôt j’ai commencé à développer un monde imaginaire proche parfois de la mythomanie. Ce n’est qu’en étant en école préparatoire d’arts plastiques ( prép’art), où je suis arrivé dans l’intention de faire l’école des Gobelins en dessin d’animation, que j’ai trouvé un exutoire dans le dessin et la peinture.
Cela m’a amené à tenter le concours des Beaux Arts de Paris. Admis, j’ai étudié avec Philippe Cognée et j’ai développé une pratique de la peinture et de la vidéo. J’y ai obtenu un master ( DNSAP) en 2011.
J’ai ensuite poursuivi une pratique de la peinture empreinte de narration du quotidien, d’abord à Paris, où je suis représenté par la galerie Virginie Louvet , puis à Bruxelles depuis maintenant cinq ans.
- Désormais basé à Bruxelles, peux-tu nous en dire un peu plus sur cette ville et ce qu’elle t’inspire ?
Ce qui m’a amené à Bruxelles c’est d’abord un lien d’amitié avec des artistes issus des Beaux Arts et de La Cambre qui partageaient un grand espace appelé De La charge. Un ensemble d’ateliers et de studios vidéo/son, qui comportait aussi un espace d’exposition reconnu à travers la ville, réalisant le parfait syncrétisme entre la création indépendante et le milieu de l’art local.
Je commençais à faire le grand écart entre les deux villes quand mon atelier situé à Vincennes a brûlé. Cet incendie a accéléré le mouvement et j’ai fini par trouver un atelier avec un collectif appelé le Lance Pierre à Bruxelles.
La ville de Bruxelles possède un vivier artistique dense et intense. Il est le résultat de trois facteurs à mes yeux : une grande présence d’institutions comme le Wiels ou La Loge, l’ouverture de Kanal Pompidou axé sur la création contemporaine. Mais aussi des ateliers à prix abordables. Sans oublier des artist-run spaces et des galeries qui fournissent un travail fort, autant intellectuellement que commercialement.
Les collectionneurs belges sont très impliqués dans le parcours des artistes qu’ils soutiennent.
- Tu collabores régulièrement avec la maison Hermès, peux-tu nous en dire un peu plus ?
Mon travail avec Hermès a commencé en 2015 quand Antoine Platteau a remplacé Leila Menchari à la tête du service décoration de la boutique « flagship » de la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.
Clémence La Sagna, qui assistait alors Antoine Platteau, avait vu mon travail lors d’une exposition à Exo Exo Paris 20. Ancienne étudiante de Paris-Malaquais, elle avait développé une relation privilégiée avec des artistes des Beaux Arts. Très naturellement, elle m’a proposé de participer à la vitrine d’été 2015.
Le but était de faire des peintures très légères et colorées, à la manière de David Hockney, et j’étais très influencé par son travail à l’époque.
Je bénéficiais donc d’un renouveau excitant dans la maison Hermès, et d’une proposition qui collait bien à mon travail.
J’ai depuis travaillé sur quatre autre décors de vitrines et d’autres projets, notamment un carré de soie appelé Au bout du monde.
- Quel a été l’élément déclencheur qui t’a conduit vers l’art et plus particulièrement la peinture ?
Une rencontre avec l’artiste Thierry Costeseque en prépa a certainement joué un rôle, mais je pense que c’est un processus long et que je ne saurai pas encore l’expliquer.
- Quels sont tes futurs projets ?
Je participe à une exposition au Miroir à Poitiers sur la tapisserie du XVIIème siècle à nos jours, en partenariat avec la Cité de la Tapisseie d’Aubusson.
Je participe également à une exposition appelée French cliché au showroom d’Emily Marant.
Je viens de présenter un autre travail de tapisserie dans les vitrines Automne d’Hermès, elles sont visibles jusqu’à début novembre rue du Faubourg Saint-Honoré.
Nous espérons participer à Art Brussels avec le galerie Virginie Louvet en avril 2020.
Enfin il y a un projet d’exposition à ThunderCage à Aubervilliers avec Raphaële Lecoquierre en novembre 2019 et dans un lieu encore tenu secret à Bruxelles en 2020.
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