- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Claire Nicolet. J’ai 27 ans et je vis à Paris. Je suis sortie de l’école récemment, diplômée des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean Michel Alberola en 2015. Auparavant j’avais étudié le design graphique et la gravure avec Françoise Petrovich à l’école Estienne. J’ai participé à quelques expositions collectives et passé deux mois à Londres en résidence l’été dernier. Je suis obsessionnelle et contemplative.
- D’où vient cet intérêt pour la gravure ?
Mon intérêt pour la gravure, de prime abord, était purement formel : le trait, la trame, le noir et blanc. En pratiquant, j’ai été fascinée par toute l’organisation que la pratique nécessitait (relativement proche de la cuisine) : temps de cuisson, morsure de l’acide, techniques d’impression, préparation du papier, des encres, etc … En somme un rapport particulier au temps, et une connaissance progressive et empirique de la discipline. Il y avait aussi la possibilité de décliner ou de multiplier.
- Utilises-tu d’autres formes artistiques ?
A l’école des Beaux-Arts, j’ai naturellement arrêté la gravure pour me concentrer sur la couleur et des dessins en grands formats.
Je me suis aussi intéressée pour un temps au volume : sculptures et modules architecturaux en tilleul. Je réalise régulièrement des livres plus ou moins narratifs et poétiques à mi-chemin entre la bande dessinée et le livre d’artiste.
En ce moment, je travaille à l’acrylique sur des supports en bois et je m’apprête à publier un livre en risographie (sortie prévue pour mi-novembre) à partir d’un journal écrit et dessiné de l’hiver 2015-2016.
- Quelles sont tes inspirations ?
Mon inspiration première est la ville.
J’entretiens avec l’espace urbain un rapport contemplatif et poétique. Depuis quelques années, je marche beaucoup, je ne prends presque plus le métro. Tout vient de la rue, au gré des pas. Au quotidien, je collecte ce qui m’interpelle, ce qui surgit sur le chemin : espaces, architectures, conditions météorologiques, mots, pensées fugaces, morceaux de musique, objets, citations de personnes illustres, citations d’amis, d’inconnus, zones de rien, interstices … Soit des objets de l’ordre du réel, du langage, de l’imaginaire.
En ce moment, je me concentre davantage sur l’architecture, je m’intéresse à ce qui échappe au regard si on ne prête pas attention, une cheminée, une grille, une fenêtre ouverte, etc.
Mes peintres et dessinateurs préférés sont Georgia O’keeffe, Edward Hopper, David Hockney, Giotto, Jochen Gerner, Brecht Evens.
- Quels sont tes futurs projets ?
Je m’apprête à réaliser un livre sur l’expérience que j’ai vécu en résidence à Londres, en juillet-août dernier. Ce projet va m’occuper au moins jusqu’à la fin de l’hiver.
Je serai en résidence à Tunis pour un mois au printemps prochain.
Les choses viennent petit à petit. Je souhaite explorer d’autres villes, étendre la toile qui se tisse sous mes pas.
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