- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Nathalie Harvey, franco-américaine, je suis arrivée à Paris à 18 ans de mon sud natale pour faire mes études. Après avoir obtenu mon diplôme de l’Ecole Nationale Supérieur des Art Décoratifs à Paris, je suis tout de suite partie aux U.S.A pour présenter mon travail. J’y rencontre un agent d’artistes avec qui j’ai travaillé à Seattle (ville d’où ma famille est originaire). Quelques années superbes avec un pied sur chaque continent. Beaucoup de voyages aussi, partout, pendant mes études et ces années mobiles. Nourrie de ces expériences et voyages je m’établis/me rétablis entièrement à Paris. Ce début de parcours est assez représentatif, tout et son contraire, double dans l’éducation et la culture, je fais des études car j’ai peur d’être peintre, mais je me lance aussitôt mon diplôme en poche. Je suis double : dans et hors de mon atelier, dans mes inspirations et mes envies, mes satisfactions et ma critique. Et aujourd’hui je suis à la fois peintre et galeriste.
Mon équilibre est juste quand je suis en parfait équilibre entre deux tensions, c’est là que je sais que ma toile est terminée, que je suis au bon endroit.
En septembre 2013 j’ai ouvert un lieu, Obrose*, mon atelier/ galerie. C’est mon atelier la plupart du temps, et une galerie où je montre des artistes que j’aime, qui répondent à un thème précis pour chaque expo. Une manière de redéployer mon geste pictural, avec une puissance réelle à agir, continuité logique de cette essence qui m’interroge.
- D’où vient cet intérêt pour la peinture ?
Je viens d’un petit village bourré de grands artistes, Saint-Paul de Vence, il serait logique dans ma légende personnelle que cela vienne de là, ça doit forcement y être pour quelque chose, mais ma première grande émotion artistique vient de mon premier cours de nu. Une incroyable sensation du dessin qui a évolué vers la peinture, puis dans une une recherche obstinée mêlant exploration de la couleur et de la matière, je m’empare ensuite des images intemporelles de l’Histoire de l’Art pour y explorer une résistance.
- Quel est le maître mot de ton travail selon toi ?
Je ne connais pas un seul mot qui puisse englober désir, plaisir, envie, couleur, découvrir et se dépasser.
- Quelles sont tes inspirations ?
La musique quand je suis en train de peindre, l’histoire de l’art quand je cherche, tellement d’artistes contemporains que la liste serai trop longue, même ceux dont je n’aime pas forcement le travail mais la réflexion qu’ils ont.
- Quel est ton tableau coup de cœur qu’il nous saura donné d’admirer à ton expo ? Pourquoi ?
Sticky Fingers est ma préférée en ce moment, je la trouve sexy et bizarre, sa tension est parfaitement équilibrée, en contraste avec la provenance de son inspiration, Gabrielle d’Estrée,, d’un peintre resté anonyme, qui a marqué l’histoire de l’art.
- Quels sont tes futurs projets ?
Du 4 au 20 juin, l’exposition « Crossover » à la galerie Obrose, 11 rue saint Bernard, 75011, « Crossover » englobe une multitude de pratiques mises en lumière à travers la rencontre artistique de différentes personnalités, en prenant pour point de départ la réappropriation de techniques artisanales ou traditionnelles, dont les travaux présentent des similitudes de motifs ou au contraire des modalités diamétralement opposées. Je présente pour cette expo Poline Harbali, Julien des Monstiers, Régis-R, Cyril Le Van, Dune Varela, Nadia Yosmayan ainsi que moi-même.
Le 27 septembre 2015, le restaurant le Braque se déplace à Obrose pour un dîner épicurien éclairé aux chandelles, façon la Cène, pour découvrir mes tableaux inspirés de l’histoire de l’art, une expérience unique. ( ndlr : sur réservation uniquement )
En Octobre/ Novembre 2015, Une expo Porno à Obrose, cette expo j’y pense depuis très longtemps, mais son organisation s’accélère en réaction a une de mes expos qui a été censurée par une mairie en décembre dernier, car on y voyait quelques (très discrets) tétons…
En Décembre 2015/Janvier 2016. Je vais faire résidence au Mexique, un projet qui s’articule autour de la culture Maya, qui sera ensuite exposé. D’autres projets à Bali et à Singapour sont en train de se mettre en place pour 2016 et 2017.
Et courant 2016, un « Home Sweet Home 2 » 2 ème volet d’une série de 4 expositions que j’avais organisé en association avec l’artiste Régis-R en 2013/2014 à Obrose. Nous souhaitons réitérer « Home Sweet Home » car en plus d’avoir été une très belle expo, elle englobe l’art, le design et l’artisanat, mélange particulièrement cher à nos yeux.
*Obrose est « l’observatoire rose des rires éphémères et des communications désarticulées, qui récolte les instants fragiles, sublimes, criards et désordonnés, symboliques ou réels, qui frappent séduisent ou provoquent le regard, afin que l’énergie dans ce qu’il y a de brut et de beau illumine. »
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